Occasion ratée est Deuxième récolte et Gestion de la chaîne de valeur internationale (VCMI) troisième et plus récent rapport. Dans ce document, nous approfondissons dans quelle mesure, où et pourquoi les aliments comestibles excédentaires sont gaspillés dans l'industrie alimentaire. Nous avons identifié 127 177 entreprises qui sont des donateurs potentiels d'aliments comestibles excédentaires au sein de l'industrie alimentaire canadienne, notamment des agriculteurs, des transformateurs d'aliments, des grossistes, des détaillants, des hôtels, des restaurants et des services de traiteur.
Notre recherche a permis de découvrir que 3,2 millions de tonnes d'aliments comestibles excédentaires sont produits par le Canadade l'industrie alimentaire chaque année. De ce nombre, 96 % n'ont pas été sauvés ni redistribués pour la consommation humaine.
Pourquoi ? Bien que les points de vue diffèrent au sein de l'industrie alimentaire, nous avons constaté que les obstacles au don d'aliments excédentaires comestibles étaient fondés sur des croyances fausses et limitatives que nous pouvons et devons surmonter.
Le sauvetage des aliments comestibles excédentaires peut aider à résoudre les problèmes sociaux et environnementaux du Canada (en plus d'autres). Sur le plan social, l'insécurité alimentaire est en hausse et les organismes de bienfaisance dans le domaine de l'alimentation sont mis à rude épreuve pour nourrir les millions de Canadiens qui souffrent de la faim. Notre deuxième rapport, Réseau alimentaire invisible du Canada (2021), a constaté qu'il y a 4 fois plus d'organismes de bienfaisance dans le domaine de l'alimentation — soit 61 000 organismes sans but lucratif — dans notre pays que les épiceries.
Sur le plan environnemental, gaspiller des aliments comestibles est une utilisation non durable (et inutile) de nos ressources et est nocif pour notre planète. En moyenne, le sauvetage et la redistribution des aliments comestibles excédentaires équivaut à une réduction de 3,82 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre pour chaque tonne d'aliments. Sauvetage des excédents comestibles, au lieu de les envoyer à un site d'enfouissement ; multiplie par sept les émissions de gaz à effet de serre liées aux aliments.
Qu'est-ce qui bloque la voie à suivre ? Que peuvent faire les entreprises de l'industrie alimentaire canadienne ?
Nous avons relevé cinq facteurs qui ont le plus d'incidence sur la volonté des entreprises de l'industrie alimentaire canadienne de donner des aliments comestibles excédentaires. Les voilà avec des occasions de les contourner et de remanier notre système alimentaire défaillant.
L'industrie alimentaire canadienne réalise des profits et paie des salaires provenant de la production, de la distribution et de la vente d'aliments. Il est naturel que les intervenants de l'industrie considèrent le don d'aliments excédentaires comme moins important pour leurs intérêts commerciaux.
——Citation d'un rapport sur l'occasion gaspillée
L'occasion ? Faire en sorte qu'il soit financièrement avantageux pour les entreprises de l'industrie alimentaire de faire don d'aliments comestibles excédentaires. Par exemple, lorsque le gouvernement canadien a créé le Programme de sauvetage alimentaire excédentaire, les organisations alimentaires ont reçu un financement de 50 millions de dollars pour acheter et redistribuer les aliments excédentaires. Cela a incité les entreprises à faire des dons. Lorsque le financement a pris fin, les dons ont également pris fin.
Au Canada, de nombreuses entreprises s'inquiètent des responsabilités juridiques entourant le don de nourriture, en particulier de denrées périssables. Pourtant, il n'y a aucun cas documenté au Canada d'une entreprise qui a fait don de nourriture excédentaire poursuivie pour négligence. Il n'y a donc aucun précédent en matière de responsabilité légale, même si l'aliment est périssable.
L'occasion ? Sensibiliser et éduquer les entreprises de l'industrie alimentaire pour aider à éliminer les préoccupations concernant les responsabilités juridiques liées au don d'aliments. Lorsqu'une entreprise suit ses protocoles habituels de salubrité des aliments et fait don d'aliments de bonne foi, elle protégé contre la responsabilité légale par les lois sur le « bon samaritain » et le « don de nourriture ».
Notre recherche montre qu'il existe des politiques d'entreprise qui empêchent les dons et qui reposent sur des perceptions erronées. Ces politiques ne sont pas des règlements — elles sont perçues tout au long de la chaîne d'approvisionnement comme « le coût de faire des affaires » et sont adoptées parce qu'il n'y a aucune responsabilité quant à la réduction du gaspillage alimentaire au sein de l'industrie.
L'occasion ? Mettre en place des règlements qui stipulent et encouragent les entreprises de l'industrie alimentaire à sauver et à donner une plus grande quantité de leurs aliments comestibles excédentaires. Offrir des allégements fiscaux ou des incitatifs financiers pour récompenser les entreprises et demander des comptes aux autres qui ne respectent pas les exigences réglementaires.
Le secteur de l'alimentation caritative dispose de ressources financières limitées et dépend souvent de bénévoles. Cela peut présenter des défis en matière de communication et de flux de travail pour les entreprises qui veulent : faire un don à des groupes de sauvetage alimentaire.
L'occasion ? Deuxième rapport de Second Harvest Réseau alimentaire invisible du Canada (2021), font la lumière sur l'ensemble disparate de 61 000 organismes sans but lucratif au Canada qui tentent d'aider à nourrir 6,7 millions de Canadiens qui ont besoin de nourriture. En réponse, nous avons lancé notre application de sauvetage alimentaire à travers le pays pour aider à faciliter et à mettre en relation les entreprises qui cherchent à donner des aliments comestibles excédentaires avec les organisations qui en ont besoin. La technologie et les organisations comme la nôtre peuvent aider à coordonner le sauvetage alimentaire à grande échelle.
Les contraintes opérationnelles dans l'ensemble du système alimentaire rendent les changements difficiles. Les lignes de production sont continues, à volume élevé et unidirectionnelles. Les lignes ne peuvent pas être inversées, interrompues pour de petites séries ou faire introduire différents produits à une certaine étape... Entre-temps, le secteur de l'alimentation caritative dispose de ressources financières et logistiques limitées pour soutenir rapidement et efficacement le sauvetage et la redistribution des aliments comestibles excédentaires.
Il y a une complexité perçue lorsqu'il s'agit de changer les systèmes afin de donner de la nourriture excédentaire plutôt que de s'en débarrasser, comme d'habitude.
L'occasion ? Encourager les entreprises à examiner attentivement et à examiner si une proportion de ce qui est considéré à tort comme des déchets organiques est, en fait, des aliments comestibles excédentaires qui pourraient être donnés. Cela nécessiterait des fonds pour soutenir une solution de transport fiable, efficace et efficiente pour sauver et redistribuer les excédents alimentaires.
Les croyances fausses et limitatives sont souvent tout ce qui nous empêche d'aller de l'avant avec des mesures durables. Nous pouvons surmonter ces contraintes et ces limites. En commençant par de petits programmes pilotes où nous pouvons tester et valider nos hypothèses et travailler à des changements positifs à grande échelle.
Pour en savoir plus, lisez notre rapport 2022, Opportunité gaspillée.
Second Harvest tient à remercier la Fondation Walmart pour son soutien continu à Second Harvest en fournissant le financement nécessaire à cette étude, alors que nous travaillons tous à trouver des solutions durables qui réduiront considérablement la quantité de nourriture perdue et gaspillée tout au long de la chaîne d'approvisionnement canadienne.